Les défis de la « nouvelle économie » pour les investisseurs

Par Publié le : 8 décembre 2022Catégories : Lettre M2

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La crise énergétique, le réchauffement climatique, les incertitudes géopolitiques et économiques ainsi que les risques de récession impactent tous les secteurs d’activité et suscitent de nouveaux défis. L’immobilier d’entreprise, comme l’industrie immobilière dans sa globalité, rentre dans un nouveau cycle, plus incertain.

La Covid-19 a généré une très forte accélération de l’hybridation du travail, a contraint entreprises et bailleurs à revoir le contrat social avec leurs salariés, à repenser l’organisation et la place du bureau, générant globalement une réduction des surfaces dans l’entreprise. L’urgence climatique est un autre défi et l’impact environnemental ainsi que la mise en place d’une stratégie ESG devront désormais être pleinement intégrés par les preneurs à bail et les maîtres d’ouvrages.

Le secteur de l’immobilier a rebondi post-Covid-19 même si certaines classes d’actifs ont souffert. Le marché du recrutement tertiaire a bien résisté. Malgré un recul du bureau en faveur d’une plus grande diversification, les investisseurs en immobilier d’entreprise continuent à recruter asset et Investment managers, leasing et project managers. Les promoteurs en bureaux poursuivent également leurs recrutements recherchant des monteurs et managers d’opérations. Les acteurs « satellites » autour des maîtres d’ouvrages recherchent, quant à eux, chefs de projets AMO et spécialistes énergie… Il y a rareté de profils et le marché est toujours tendu.

 Mais, la guerre en Ukraine, l’explosion des coûts de l’énergie et des matières premières (engagée du fait de l’excès de demande de l’après-covid provoquant des pénuries qui devaient se réguler dans le temps) l’inflation galopante et la remontée rapide des taux d’intérêt initiée par les banques centrales pour la combattre, accentuent la hausse des coûts de construction et percutent une seconde fois l’investissement immobilier depuis la rentrée. Dans ce contexte, les investisseurs mettent leurs acquisitions en standby, scrutant la remontée des taux de rendement. Mais de plus, un repositionnement du marché est en cours, intégrant des valeurs devenues déterminantes : utilisation du capital n’ayant plus pour principale vocation d’accroître l’IRR et de délivrer du profit mais aussi de réduire les émissions carbone et de générer une économie du recyclage, tout en permettant aux utilisateurs de bénéficier de bureaux adaptés à la QVT (Qualité de Vie au Travail).

 Le marché du recrutement des professionnels du secteur, toujours dynamique en cette fin d’année, va probablement connaître un ajustement, créant ensuite des opportunités répondant aux besoins de la nouvelle économie.

Caroline Schütz Ferreira

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